Compagnie et Troupes Médiévales - V2
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Compagnie et Troupes Médiévales - V2

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 Capitulaire de Charlemagne

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SIEGHIELD
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SIEGHIELD


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MessageSujet: Capitulaire de Charlemagne   Capitulaire de Charlemagne EmptyVen 3 Fév - 12:03

Incipit capitulare de villis
vel curtis imperii.

Nous voulons que nos domaines, que nous avons destinés à servir nos besoins, servent en entier à notre profit et non à d'autres personnes

Que nos hommes soient bien traités et ne soient réduits à la pauvreté du fait de qui que ce soit

Que les intendants ne prennent pas sur eux d’employer nos hommes à leur propre service, qu’ils ne les forcent pas à des corvées, à couper du bois ou à faire pour eux quelque autre tâche, et qu’ils n’acceptent de leur part aucun cadeau, ni cheval, ni bœuf, ni vache, ni porc, ni brebis, ni porcelet, ni agneau, ni autre chose si ce n’est bouteilles de vin, produits du jardin, fruits, poulets et œufs.

Si l’un de nos hommes commet contre nos intérêts un délit de vol ou autre faute, qu’il répare d’abord le dommage et qu’ensuite, selon les prescriptions légales, qu’il en reçoive le châtiment par le fouet, sauf s’il s’agit d’un homicide ou d’un incendie, ce qui peut se racheter par une amende.
Pour un délit commis par d’autres hommes que les nôtres, que l’on s’applique à rendre la justice, conformément à la loi à laquelle ils sont soumis ; mais pour une faute envers nous, comme nous l’avons dit, que nos paysans soient fouettés.
Quant aux Francs qui résident dans nos fiscs ou nos domaines, quelle que soit la faute qu’ils auront commise, qu’ils s’appliquent à la racheter selon leur loi et que ce qu’ils auront payé au titre de d’amende, à savoir en bétail ou autre valeur, soit inscrit à notre profit.

Quand nos intendants doivent effectuer nos travaux, semer ou labourer, ramasser les récoltes, couper le foin, ou vendanger, qu’au moment des travaux à chaque poste il prenne soin d’expliquer à chacun et fasse expliquer comment procéder pour que les travaux soient menés à bien. S’il ne se trouve pas sur ses terres ou si l’intendant ne peut pas venir à certains postes, qu’il délègue et envoie un homme compétent choisi parmi nos paysans ou tout autre homme évidemment capable de pourvoir à nos intérêts de telle manière que les travaux soient menés à bien ; et que l’intendant prenne un soin tout particulier à déléguer, afin de pourvoir à nos intérêts, un homme digne de confiance.

Nous voulons que nos intendants versent la totalité de la dîme sur chaque produit aux églises qui sont dans nos fiefs ; et qu’il ne se produise pas que soit versée notre dîme aux églises d’un autre fief, sauf s’il existe une très ancienne tradition. Et qu’aucun autre clerc ne tienne ces mêmes églises, sinon des hommes à nous ou de notre chapelle.

Que chaque intendant utilise pleinement la totalité de sa main d’oeuvre, comme il lui a été prescrit ; et si les circonstances rendent nécessaire un supplément de maind’oeuvre, qu’il fasse alors estimer s’il doit augmenter la main d’œuvre ou les heures de travail.

Que nos intendants se chargent de nos vignes, celles qui sont de son ressort, et s’en occupent bien, qu’ils versent le vin dans de bons récipients et fassent en sorte de veiller activement à ce qu’il ne soit gâté en aucune façon. Que par ailleurs ils fassent acheter du vin dans le commerce afin de pouvoir approvisionner les domaines royaux ; et s’il se trouve qu’a été achetée une quantité de vin supérieure à ce dont il est besoin d’envoyer dans nos domaines pour les approvisionner, que cela soit porté à notre connaissance afin que nous fassions savoir quelle est notre volonté sur ce point. Qu’ils fassent envoyer pour notre usage le produit des ceps de nos vignes. Qu’il envoie dans nos celliers le produit du cens de nos domaines qui doivent produire du vin.

Nous voulons que chaque intendant utilise dans son district la même contenance pour les muids, les setiers (les « situles » valant huit sétiers) et les corbes que celle que nous utilisons au palais.

Que nos maires, forestiers, palefreniers, cellériers, doyens, percepteurs et tous ceux qui ont charge d’un office, fassent les labours réguliers et payent la redevance des porcs pour leurs fermes ; et qu’à l’égard de leurs manœuvres, ils s’acquittent bien de leurs offices. Et que tout maire qui obtiendra un bénéfice fasse mettre un remplaçant à sa place, de manière qu’il fournisse les manœuvres et autres services.

Que nul intendant ne prenne de gîte pour son profit et pour ses chiens chez nos hommes ni chez les étrangers.

Qu'aucun intendant ne confie à un autre un otage que nous avons placé dans notre domaine.

Qu'ils prennent bien soin des étalons, c'est-à-dire des waraniones, et qu'ils ne les laissent pas parqués longtemps dans le même pâturage, afin de ne pas le détruire. S'il y en a un en tel état qu’il ne soit plus bon à rien ou qui soit trop vieux, ou s’il y en un qui vienne à mourir, qu'ils nous le fassent savoir en temps utile, avant la saison de mettre les étalons avec les juments.

Qu'ils gardent bien nos juments, et qu'ils séparent les poulains le moment venu. Et si les pouliches se sont multipliées, qu'ils veillent à les séparer et qu’ils forment avec elles un nouveau troupeau.

Qu'ils fassent rentrer nos poulains au palais pour l’hiver à la Saint-Martin d'hiver sans faute.

Nous voulons que tout ce que nous même ou la reine ordonnerons à un intendant, quel qu’il soit, ou ce que l’un de nos officiers, sénéchal ou bouteiller, en notre nom ou en celui de la reine aura ordonné aux dits intendants, soit exécuté avec le même empressement que celui que nous leur avons prescrit, et que celui, quel qu’il soit, qui n’aura pas exécuté cet ordre par négligence s’abstienne de boisson à compter du moment où on le lui aura notifié jusqu’au moment où il comparaîtra en notre présence ou en celle de la reine et où il nous demandera la faveur d’être pardonné. Et si un intendant se trouve à l’armée, ou sur les frontières, ou en ambassade, ou en tout autre lieu, et qu’il ait ordonné à ses subordonnés quelque chose qu’ils n’aient pas exécuté, alors qu’ils viennent en personne à pied au palais, qu’ils s’abstiennent de boisson ou de viande jusqu’à ce qu’ils aient donné les raisons pour lesquelles ils n’ont pas exécuté l’ordre reçu et qu’ils aient reçu leur châtiment soit sur le dos, soit de telle manière qu’il nous plaira, à nous ou à la reine.

Que chacun ait autant d’hommes affectés à s’occuper des abeilles pour pourvoir à nos besoins qu’il a de domaines sous son autorité.

Qu'ils aient dans nos moulins des poules et des oies en proportion de l'importance des moulins et en aussi grand nombre qu'ils pourront.

Que dans les fenils de nos domaines principaux il n’y ait pas moins de cent poules et pas moins de trente oies, mais que dans les annexes il n’y ait pas moins de cinquante poules et pas moins de douze oies.

Que chaque intendant prenne des dispositions pour que les produits parviennent toujours abondamment chaque année à sa résidence et pour effectuer des inspections trois ou quatre fois et plus.

Que chaque intendant entretienne dans nos fermes les viviers lorsque il en existe déjà, et s’il est possible de les agrandir, qu’il les agrandisse ; et lorsqu’il n’y en a jamais eu et qu’il est possible d’en faire, qu’il en fasse de nouveaux.

Que ceux qui ont des vignes n'aient pas moins de trois ou quatre couronnes de raisins.

XXIII Dans chacun de nos domaines, que nos intendants aient des vacheries, des porcheries, des bergeries et des étables de chèvres et de boucs, autant qu'ils pourront en avoir, et qu'en aucun cas ils n'en soient dépourvus. En outre, qu'ils aient, pour leur propre service, des vaches fournies par nos serfs, de manière que pour les travaux seigneuriaux les vacheries et les charrues ne soient en nombre insuffisante au moment de servir. Qu'ils aient aussi, quand ils seront de service pour la fourniture des viandes, des bœufs boiteux mais non malades, et des vaches ainsi que des chevaux non galeux, ou autres bestiaux non malades. Et, comme nous l’avons dit, qu'il ne diminuent pas pour cela le nombre des vacheries ou des charrues.

Sur ce qu'il doit donner pour notre table, que chaque intendant ait veille personnellement à ce que tout ce qu'il donne soit bon et excellent, et que tout soit apprêté avec beaucoup de soin et de propreté. Et qu'il ait à sa disposition du blé pour deux repas par jour, lorsqu'il sera chargé du service de notre table. Et que nos autres provisions soient également toutes de bonne qualité, tant la farine que la viande.

Quant à la paisson, qu’ils fassent annoncer le premier septembre si elle aura lieu ou non.
Il s’agit du droit de mener les porcs paître les glands dans les forêts, moyennant une redevance.

Que les maires n'aient pas sous leur autorité plus de terres qu'ils n'en peuvent parcourir et administrer en un jour.

Que nos habitations aient en tout temps du feu et des gardiens, de manière qu'elles n'éprouvent aucun dommage. Et lorsque nos commissaires ou les envoyés étrangers viennent à notre cour ou, en repartent, qu'ils ne prennent aucun gîte dans nos manoirs, sans un ordre particulier de nous ou de la reine; mais qu'ils continuent d'être logés et défrayés soit par le comte, soit par les hommes auxquels cette charge est depuis longtemps imposée par !a coutume. Quant aux chevaux de conduite, qu'ils leur soient fournis avec soin, selon l’usage, avec toutes les autres choses qui leur sont nécessaires, afin qu'ils puissent se rendre au palais et s'en retourner commodément et honorablement.

Nous voulons que tous les ans, dans le carême, le dimanche des Rameaux,que l’on appelle Osanna, ils aient soin de faire, suivant notre ordonnance, d’effectuer le versement de l'argent de nos revenus, après que nous aurons reconnu à combien s’élèvent nos revenus de l'année.

Que chaque intendant veille à ce que ceux de nos hommes .qui ont des procès, ne soient pas dans la nécessité de venir les poursuivre devant nous, et qu'il ne laisse pas perdre par sa négligence les jours de service qu'ils nous doivent. Et si un de nos serfs a des droits à réclamer dans une terre étrangère, que son chef fasse tout ce qu'il pourra pour qu'il obtienne justice. Dans le cas où le serf ne parviendrait pas à l'obtenir, que son chef ne souffre pas qu'il se fatigue dans ses poursuites, mais qu'il ait soin de nous en informer par lui-même ou par un messager.

Nous voulons que nos intendants mettent de côté ce qui, de chaque espèce de produit, est nécessaire à notre usage; qu'ils fassent mettre de côté ce qui doit être chargé sur des voitures pour l'armée, et qu'ils sachent la quantité de toutes les réserves.

Qu'ils fassent de même mettre en réserve, tous les ans, ce qu’ils doivent donner aux prébendiers et aux ateliers féminins; et que le moment venu ils le donnent intégralement, et qu'ils sachent nous rendre compte de ce qu'ils en font et d'où ils le prennent.

Que notre intendant veille au moyen d’avoir toujours de la semence, de bonne et d’excellente qualité, soit en l’achetant, soit autrement.

Après avoir mis tout cela de côté et lorsque les semailles sont achevées, tout ce qui restera des différents produits devra être conservé jusqu'à nouvel ordre de notre part, pour être ensuite vendu ou mis en réserve selon nos instructions.

De toute manière, il faut veiller avec le plus grand soin à ce que tout ce qui est travaillé ou fabriqué avec les mains, c'est-à-dire le lard, la viande fumée, les salaisons, le petit salé, le vin, le vinaigre, le vin de mûres, le vin cuit, le garum, la moutarde, le fromage, le beurre, le malt, la cervoise, l'hydromel, le miel, la cire, la farine, tout soit fait et préparé avec la plus grande propreté.
Nous voulons que l'on fasse du saindoux avec les brebis grasses, comme avec les porcs. Nous voulons, en outre, que nos intendants n'aient pas moins, dans chacun de nos domaines, de deux bœufs gras, soit pour en faire de la graisse sur place, soit pour nous être envoyés.

Que nos bois et nos forêts soient bien gardés; et là où il y a lieu à défrichements, qu'on fasse des essarts, et qu'on ne laisse pas les champs retourner à la forêt; et là où il y a des forêts, qu'on ne permette pas d'en couper trop et de les endommager; et qu'on garde bien notre gibier à l'intérieur des forêts. Qu’on veille de même aux faucons et aux éperviers pour notre profit. Qu’on en perçoive avec soin les cens. Et si les intendants ont envoyé leurs porcs dans nos forêts pour les engraisser, (ceci concerne également nos maires ou leurs hommes), qu’ils soient les premiers à en acquitter la dîme pour donner le bon exemple, afin qu’en le suivant, leurs autres hommes paient la dîme exactement.

Qu'ils entretiennent bien nos champs et nos cultures, et qu'ils fassent garder nos prés en temps opportun.

Qu'ils aient toujours en nombre suffisant des oies grasses et des volailles grasses, soit quand ils sont de service, soit pour nous les envoyer.

Nous voulons qu'ils ne négligent pas de recevoir les poulets et les oeufs que les sergents et les fermiers rendent chaque année, et lorsqu'ils ne sont pas de service qu'ils les fassent vendre.

Que chaque intendant ait toujours sur nos domaines des oiseaux ( ?) singuliers, paons, faisans, canards, pigeons, perdrix, tourterelles pour servir à leur ornement en toute circonstance.

Que les bâtiments, dans nos cours et les haies qui les entourent soient bien entretenus, et que les étables, les cuisines, les boulangeries et les pressoirs soient assidûment maintenus en bon état, afin que notre personnel puisse y exercer ses fonctions convenablement et bien proprement.

Que, chacun de nos domaines possède dans les appartements courtes-pointes, coussins, oreillers, draps de lit, tapis de table et de sièges, plats de bronze, de plomb, de fer et de bois, chenets, chaînes, crémaillères, doloires, haches dites aussi cognées, outils à percer dits aussi tarières, coutelas et tous les autres outils ; ceci de manière qu'il ne soit jamais nécessaire d'en aller chercher ou d'en emprunter au dehors. Que les intendants aient sous leur surveillance les intruments de fer qu’ils emportent à l’armée pour veiller à leur bon état, et à leur retour qu'ils les gardent dans la chambre forte.

Que l'on distribue à temps dans nos ateliers féminins, selon l'usage, le lin, la laine, la guède, le vermillon, la garance, les peignes à carder la laine, les chardons, le savon, la graisse, les petits récipients et autre matériel nécessaire en ces lieux.

Que les deux tiers des aliments maigres nous parviennent pour notre service chaque année, tant en légumes qu'en poisson ainsi que fromage, beurre, miel, moutarde, vinaigre, millet, panic, herbes sèches et vertes, radis, navets, ainsi que cire, savon et autres produits ; et qu'ils nous fassent connaître par un inventaire ce qui reste, ainsi que nous l'avons dit ci-dessus. Qu'ils ne négligent ceci comme ils l'ont fait jusqu'à ce jour, car nous voulons évaluer par les deux tiers susdits la quantité du tiers restant.
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